Historique de Mutatis Mutandis

1862. Une coopérative d'artisans parisiens, Les Artisans d'Eléphantie, inquiete par l'extinction annoncée des éléphants travaille à la création d'une matière susceptible de remplacer l'ivoire.
Quelques années plutôt, pendant la guerre de Sécession, aux Etats-Unis, la société Phelan & Collonder lance un concours pour répondre à l'embargo qui touche l'ivoire d'éléphant et met en péril leur production de boules de billards.
Parallèlement aux frères Hyatt, la coopérative expérimente de nouvelles techniques. Après plusieurs années de recherche sur la cellulose, elle la juge trop fragile et change de cap en optant pour une formule innovante qui aboutira bientôt avec l'Eléphantiasoïde. Aujourd'hui la composition de ce matériau est perdu, mais les rares qui ont pu l'avoir en main en ont vanté sa beauté et sa résistance.
Convaincu de leur réussite, une délégation de la coopérative fait le voyage jusqu'à New-York. Mais là-bas, la concurrence se joue entre les inventeurs supposés du Celluloïd. L'Eléphantiasoïde ne trouve aucun débouché et la délégation se voit contrainte de retourner à Paris sans le sou.
Bien que le choix du nom soit malheureux, on ne peut expliquer leur échec que par des raisons commerciales et de présentations. Leur approche nouvelle de la chimie n'était-elle pas trop en avance pour l'époque?
Le retour à Paris coïncide avec la Commune de 1871, nombreux des ouvriers de la coopérative y prirent part et plusieurs périr pendant ces sanglants combats.
Malgré la faillite qui suivit l'épisode de l'Eléphantiasoïde, la coopérative avait développé des techniques qu'elle sut faire évoluer. Rapidement, elle se remit financièrement et, suivant les progrès des nouvelles matières plastiques, proposa à la vente, pendant plus de 20 ans, de nombreux objets en Galathite ou Bakélite.
En 1924, la coopérative change de nom, elle s'appellera désormais Plastok. La production sera soutenue jusqu'en 1940. A cette date Plastok quitte la région parisienne où elle avait installée ses nouveaux ateliers. Plastok ne reprendra son activité qu'à la Libération.
Les années d'après-guerre voient l'essor de la consommation de masse, l'usage des matières plastiques se généralise et se diversifie. Les plastiques de couleurs sont un succès industriel auquel Plastok participe grâce à une production variée d'objets de grande consommation qui feront sa fortune.
La crise pétrolière de 1973 et l'avènement des premiers ordinateurs personnels marque profondément l’entreprise. D’un commun accord les employés de Plastok décident de quitter la production de plastique et de vendre les actifs de la société. La totalité du personnel, ouvriers, cadres et ingénieurs intègrent la nouvelle structure. Elle prendra le nom de Mutatis Mutandis et se reconvertira dans les activités de recherche qu'on lui connaît aujourd'hui.
En 2010, après des années de recherches dans un relatif anonymat, Mutatis Mutandis sort de l’ombre…